En France, plus de 38 millions de lapins naissent dans les élevages chaque année. Mais 22 % meurent en élevage avant d'atteindre l'âge d'abattage1. Au final, 30 millions de lapins sont abattus dans les abattoirs2.
Pour la quasi totalité de ces lapins, ce sera une vie en élevages intensifs, dans des cages au sol grillagé vides de tout aménagement3.
Les élevages de lapins comptent en moyenne plus de 6 000 individus.
Dans les cages, les lapins vivent sur l'équivalent de moins d’une feuille de papier A4 chacun durant leur vie entière. Aucune limite de densité n'est définie par la réglementation. Les cages sont dépourvues de tout aménagement. Les lapins ne peuvent ni se dresser, ni se cacher, ni bondir, ronger, fouiner...
Les lapins étant très craintifs, la plupart des éleveurs diffusent le son d'une radio dans leurs bâtiments pour couvrir les bruits soudains (bruits de cages, mise en route des ventilateurs, etc.) et ainsi tenter de limiter la mortalité...
En phase d’engraissement, le moindre déplacement dérange les autres lapins et les agressions sont fréquentes, occasionnant blessures et infections.
Les lapines reproductrices sont en moyenne plus de 600 dans chaque élevage. Elles vivent isolées les unes des autres, chacune dans une cage. Elles donnent naissance à une dizaine de petits par portée ; plus d’une soixantaine par an. Pour tenir ce rythme, elles sont inséminées de nouveau 10 jours après chaque mise bas. Elles souffrent notamment de lésions aux pattes et de déformations du squelette.
Dès la naissance, les petits sont triés : ils sont répartis en fonction de leur taille et de leur poids. 8 à 9 sont placés avec chaque lapine. Les malades, les plus petits et ceux en surnombre sont assommés sur le rebord d'une caisse ; il arrive que certains agonisent ensuite au milieu des morts-nés.
Il arrive que certains lapereaux naissent en dehors des nids.
Les lapereaux sont sevrés et séparés des mères à un peu plus d’un mois, juste avant la mise bas suivante de la mère. Les mises bas s'enchainent tous les 42 jours ou 49 jours.
L’éleveur consacre en moyenne 4,3 heures de travail par an à une lapine (et ses petits). En un an 50 petits par lapine sont envoyés à l'abattoir, donc les 4,3 heures sont réparties chaque année entre 51 lapins : cela représente moins de 5 min par lapin sur toute sa vie. Et cette durée inclut le temps passé au nettoyage du bâtiment, à la distribution de nourriture, etc.4
La nourriture des lapins est supplémentée en vitamines, minéraux, antibiotiques et autres médicaments. Pourtant, près d'un quart des lapins meurt avant d’atteindre l’âge d'abattage.
Ce taux de mortalité est un chiffre officiel de la filière issu des résultats technico-économiques de 20151.
À l'âge de 73 jours, les lapins sont entassés dans des caisses et conduits à l’abattoir. Ils y sont étourdis, saignés, dépecés, éviscérés.
Les images d'abattoir sont des scènes pouvant apparaître comme choquantes. Ce sont pourtant les images ordinaires de la mort des lapins.
Voir une vidéo d'abattage de lapins.
Voilà un bref résumé de la courte "vie" d'un lapin
1 D'après l'Institut technique des productions avicoles, cunicoles et piscicoles, 22 % des lapins meurent en élevage avant d'atteindre l'âge d'abattage : 7,8 % des lapereaux sont éliminés à la naissance, puis 7,9 % des lapereaux survivants meurent auprès de leur mère, puis 8,2 % de ceux qui survivent encore meurent en phase d'engraissement. Itavi, 2015.
2 Selon les statistiques de la FAO, 30 millions de lapins ont été abattus en France en 2017. Faostat, 2017.
3 En France, « presque 100 % » des lapins sont élevés selon le modèle intensif en cage.
Interprofession du lapin, 2017. Plan de filière lapin 2018-2022, 24 p. (p. 11).
4 Annick Azard (ITAVI Service Economie), La production cunicole française - Caractérisation des systèmes de production et perspectives d’évolution, juin 2006, p. 32.