Cette semaine encore, la SPA et L214 constatent que la réglementation n'est pas une voie très efficace pour améliorer le bien-être des animaux d'élevage. La Commission européenne a dû batailler contre la pression des filières professionnelles pour imposer l'échéance de 2012 - pourtant théoriquement déjà acquise - pour l’entrée en vigueur des dispositions de la directive sur la protection des poules pondeuses (1).
C'est pourquoi les deux associations lancent un appel auprès des enseignes de la grande distribution française pour leur demander de cesser de vendre des œufs de batterie.
Les poules pondeuses de batterie sont enfermées leur vie durant dans des cages minuscules. Il continuera d’être permis de les élever de la sorte.
Simplement, une directive européenne (2) adoptée en 1999 prévoit qu’à partir de 2012, la superficie minimale par poule fixée par la réglementation sera accrue de la surface d’une carte postale. C’est encore trop aux yeux des producteurs. Le CNPO (Comité National pour la Promotion de l'Œuf), organisation interprofessionnelle française, a fait pression auprès du gouvernement français et de l'Union européenne pour que l'échéance de 2012 soit repoussée... à 2022 (3) !
Cette semaine, la Commission européenne a néanmoins annoncé, rapport scientifique à l'appui, que l’échéance 2012 sera respectée (1).
En matière de réglementation sur la protection des animaux d'élevage, les améliorations sont souvent dérisoires ; les filières professionnelles font tout pour freiner des avancées pourtant approuvées par les citoyens européens (4). Il faut donc chercher d’autres moyens de progresser.
La SPA et L214 demandent aux enseignes de la grande distribution française de prendre leurs responsabilités en matière de protection des animaux d'élevage et de renoncer à vendre des œufs de batterie, afin d’améliorer réellement les conditions d'élevage en France.
Les précédents européens sont légion :
En Belgique, après Makro en janvier 2006, Carrefour (pour sa propre marque, soit 180 millions d'œufs annuellement), Delhaize, Colruyt, Lidl et Aldi ont retiré les œufs de batterie de leurs rayons. Le traiteur industriel Sodexho ainsi que McDonalds ont remplacé les œufs de cage frais dans leurs salades par des œufs provenant de systèmes plus respectueux du bien-être animal.
Aux Pays-Bas, tous les grands supermarchés ne vendent déjà plus que des œufs de systèmes dits alternatifs (5).
En Grande-Bretagne, Marks & Spencer et Waitrose ont retiré les oeufs de batterie de leurs étals et, d'ici deux ans, tous les œufs vendus dans les principaux supermarchés proviendront d'exploitation label "plein air (6)".
Hors de l'Union européenne, certains producteurs alimentaires comme Burger King et Ben & Jerry's ont également choisi de ne plus utiliser les œufs de batterie.
Vidéos et statistiques sur les poules pondeuses : www.L214.com/poules
sources :
(1) "Bien-être des animaux: le rapport de la Commission confirme les avantages d'une interdiction des cages en batterie conventionnelles pour les poules pondeuses"
(2) Directive 1999/74/CE du Conseil
(3) - "LE CNPO espère une révision de la directive bien-être", Réussir Aviculture, décembre 2004, pp.4-5
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- "Bien-être animal - Les filières "œuf" de l'UE ne se disent pas prêtes pour 2012"
(4) "Bien-être animal et opinion publique"
(5) "La Commission européenne maintient l'interdiction des batteries de ponte" - GAIA
(6) "Stores to ban 'cruel' eggs from battery hens", The Sunday Times du 6 janvier 2008
- "All eggs to be free-range within two years", Telegraph du 7 janvier 2008