Les capacités morales des animaux : un aperçu du débat
Gron
Vendredi 12 août 2022
15h à 16h
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Maison familiale rurale du Sénonais (à 110 km au sud de Paris et près de la gare de Sens), 24 rue Haute
89100 Gron Bourgogne-Franche-Comté
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(Tél : 07 56 88 23 11)
Conférence de Virginie Simoneau-Gilbert, doctorante en philosophie à l'Université d'Oxford.
« Au courant de la dernière décennie, l’éthique animale anglo-saxonne a vu émerger un débat portant sur la possibilité de reconnaître certains animaux comme des agents moraux. Un tel tournant conceptuel contraste avec la manière traditionnelle de concevoir le statut moral des animaux, alors que les philosophes ont pendant longtemps considéré les animaux comme des patients moraux envers qui nous avons des obligations morales mais qui n’en ont pas en retour. Aujourd’hui, plusieurs scientifiques et philosophes soutiennent que de nombreuses espèces d’animaux, notamment certains oiseaux et mammifères sociaux, possèdent des capacités associées à l’agentivité morale et que, par conséquent, nous devons revoir l’étiquette de « patient moral » qui leur a traditionnellement été accolée. Parmi les capacités reliées à l’agentivité morale, on peut penser à l’empathie ainsi qu’à la capacité de répondre à des normes sociales ou encore à des raisons morales.
Dans cette présentation, j’offrirai un aperçu du débat sur l’agentivité morale des animaux et un résumé de l’état des découvertes scientifiques eu égard à la vie émotionnelle et cognitive des animaux. Je présenterai également les implications de ce débat pour l’éthique animale, notamment sur les concepts de responsabilité morale, de blâme, de louange et de punition. J’argumenterai aussi que reconnaître les animaux comme des agents moraux nous mène à élargir notre compréhension des torts que nous pouvons leur causer et nous permet de défendre un droit à l’épanouissement moral et émotionnel pour les animaux. Enfin, je conclurai cette présentation en soulignant l’intérêt stratégique que revêt cette question pour le mouvement antispéciste. Ces récents développements permettent notamment aux militant-es d’invalider la thèse selon laquelle les êtres humains seraient les seuls animaux capables de moralité, une thèse qui est souvent utilisée pour défendre le spécisme. »
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