« « Un premier colloque, hier, à Vierzon, avec 150 professionnels » », Le Berry républicain, 3 février 2018.
Le bien-être animal, un enjeu sociétal
La première rencontre élevage sur les enjeux sociétaux, à l'initiative d'Interbev, a réuni, hier, cent cinquante professionnels au centre de congrès de Vierzon.
Cette journée d'échanges était destinée à aider les éleveurs à mieux comprendre les évolutions de la société et à mieux répondre aux attaques qu'ils ressentent comme des agressions.
Modifier les pratiques
L'une des interventions matinales a permis de faire le point sur la notion de bien-être animal, « véritable phénomène de société », pour l'éthologue Aurélia Warin. Le changement des pratiques agricoles, la domestication animale et la tendance à l'anthropomorphisme sont autant d'éléments à prendre en considération dorénavant.
À la question « À quoi associez-vous la viande bio ? », posée dans un sondage en 2016, 70 % des Français ont placé, en premier lieu, le bien-être animal. « Une réponse surprenante », pour Aurélia Warin. 44 % des Français se disent aussi pour l'interdiction du foie gras, dont 29 % pour des raisons éthiques.
Le développement de la science concernant les capacités émotionnelles et cognitives des animaux d'élevage contribue, également, à apporter des réponses à cette question du bien-être animal qui fait, désormais, partie des plans des filières.
« Quelles postures doivent être prises ? », lance l'éthologue qui estime que « même sans les actions de L214 (*), la question serait sortie tôt ou tard ».
Aujourd'hui, Aurélia Warin estime que « les réponses réglementaires ne sont plus acceptables ». Les associations de défense de la cause animale demandent un étiquetage sur tous les produits, ce qui ne se fait pas encore en France. Les éleveurs restent les premiers acteurs du bien-être animal. Ils doivent donc discuter avec les associations.