Procès de l’abattoir de Briec le 18 mai à 10h, tribunal de Quimper

Le 17/05/2022

Des poursuites pour sévices graves, actes de cruauté et mauvais traitements

La Société Briécoise d’Abattage (abattoir de Briec) et 4 salariés sont convoqués demain, mercredi 18 mai à 10 h, au tribunal correctionnel de Quimper suite aux images dévoilées en mai 2021 par L214.

L’abattoir est poursuivi :
- pour le délit de mauvais traitement envers des truies et verrats de réforme placés sous sa garde (délit) :
   - en laissant effectuer des abattages d’urgence dans les couloirs sans que les animaux ne soient immobilisés ;
   - en laissant la pince à électronarcose être utilisée comme aiguillon électrique et comme outil d’immobilisation contrairement à son usage autorisé ;
   - en laissant ses préposés utiliser l’aiguillon électrique de façon quasi systématique sur des animaux ne pouvant plus avancer, sur des animaux paralysés ou à terre et sur des parties sensibles de l’anatomie des animaux (intentionnellement sur les yeux et l’anus) ;
- pour avoir procédé à l’abattage ou à la mise à mort d’animaux dans un établissement d’abattage ne disposant pas d’installation et d’équipement conforme (notamment box d’immobilisation non conforme) de manière à éviter aux truies et verrats toutes excitation, douleur ou souffrance évitable (contravention) ;
- pour avoir procédé à l’acheminement, l’immobilisation et l’étourdissement en vue de leur abattage, de truies et verrats sans précaution pour leur éviter de souffrir (contravention).

Quatre salariés sont poursuivis pour avoir exercé des sévices graves ou commis un acte de cruauté (délit) :
- en donnant de violents coups de rame sur une truie et en utilisant la pince à électronarcose sur des coches (truies) en dehors des conditions d’utilisation autorisées ;
- en donnant des coups d’aiguillon électrique à une coche à terre et des coups d’aiguillon électriques dans les yeux de certains animaux ;
- en essayant d’amener une coche vers le box d’immobilisation alors qu’elle avait le train arrière bloqué et en donnant des coups de pelle aux animaux ;
- en utilisant la pince à électronarcose sur des coches en dehors des conditions d’utilisation autorisées et en donnant des coups d’aiguillon électrique dans les yeux ainsi que dans l’anus de certains animaux ;
- en introduisant un aiguillon électrique dans l’anus d’une truie et en administrant 3 ou 4 coups d’aiguillon à une truie.

Trois d’entre eux sont en outre poursuivis pour avoir exercé volontairement des mauvais traitements sans nécessité en euthanasiant des coches les unes sur les autres ou en donnant des coups sur la tête des animaux (contravention).


L'enfer des truies à l'abattoir de Briec

→ Revoir l’enquête

→ Revoir la vidéo d'enquête sur YouTube (libre de droit)

→ Télécharger les images brutes (libres de droit)

→ Télécharger des photos de l’enquête (libres de droit)

Face à la gravité des faits, L214 espère une sanction dissuasive

Cet abattoir est une unité de production du groupe Les Mousquetaires. 2 300 truies y sont abattues chaque semaine. Il fournit l’enseigne Intermarché. L’abattoir se présente comme le « premier site Français spécialisé dans la première et deuxième transformation de coches. »
Les coches sont les truies reproductrices, utilisées pour « produire » des porcelets pendant quelques années, 3 ans en moyenne. Elles sont généralement assez mal en point, épuisées voire blessées, ayant été enfermées pendant toute leur vie, dont la moitié du temps dans des cages individuelles.
L’acte de mise à mort est un acte violent par essence. Le non-respect de la réglementation entraîne des souffrances supplémentaires pourtant évitables : il devrait être sanctionné immédiatement par les services vétérinaires présents en permanence dans l’abattoir. Ça n’a pas été le cas ici : il a fallu attendre les images publiques pour que la préfecture suspende l’activité de l’abattoir et que des poursuites soient engagées.

→ Communiqué de presse du 5 mai 2021

Pour Brigitte Gothière, cofondatrice de L214 : « Les faits mis à jour par les images que nous avons publiées en mai 2021 sont d’une extrême gravité. On ne peut que saluer la rapidité du Parquet pour enquêter et engager des poursuites.
Les truies mises à mort dans cet abattoir proviennent d’élevages intensifs. Leur état de santé peut être particulièrement dégradé à leur arrivée à l’abattoir suite à leur vie de reproductrices maintenues dans des espaces exigus tout au long de leur vie.
Loin de leur éviter des souffrances supplémentaires, le matériel et les procédures routinières de cet abattoir viennent accentuer des souffrances aigües dans l’acheminement, l’immobilisation et la mise à mort de ces animaux : on peut noter les mises à mort dans les couloirs, sans immobilisation, avec la pince à électronarcose, les corps treuillés au-dessus des autres encore vivants, les coups d’aiguillons électriques dans les yeux et l’anus, les animaux littéralement coincés dans les couloirs au point qu’il faille les tuer sur place, les cochons qui se cabrent de douleur dans le box d’immobilisation…
Des ouvriers sont poursuivis. Le tribunal aura à distinguer leur responsabilité personnelle et celle de l’abattoir qui fixe les procédures, entretient le matériel, est responsable de la formation du personnel et supervise le travail.
Nous espérons que le tribunal prononcera une condamnation proportionnée et dissuasive de l’abattoir. L’impunité de ces lieux d’extrême souffrance doit cesser !
 »

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