Le 4 janvier dernier, une alerte a été donnée au CHU de Caen après la découverte d'une bactérie résistante à la plupart des antibiotiques. Deux services ont été fermés pendant un mois pour éviter la propagation de la bactérie. Ces dernières années, les alertes se sont multipliées : Clermont Ferrand, Paris, Lille, Strasbourg, Nancy. (3)
La France détient le record du taux d'antibiorésistance (4). La lutte contre les problèmes de résistance des bactéries aux antibiotiques est une priorité concernant la santé animale et la santé humaine.
La viande de lapin représente entre 1 et 2% de la consommation totale de viande en France, contre 27% et 50% respectivement pour la viande de volaille et la viande de porc. L'élevage cunicole consomme 10,35% des antibiotiques vendus en France pour des usages vétérinaires contre 11,12% et 51,86% respectivement pour l'élevage de volailles et l'élevage porcin. L'élevage intensif est le principal consommateur de médicaments vétérinaires contenant des antibiotiques. L'élevage en claustration totale où les animaux vivent dans une très grande promiscuité nécessite l'apport quasi systématique de médicaments. L'élevage professionnel de lapins est un exemple symptomatique de ce que la France peut faire de pire en matière de modes d'élevage. (5)
Malgré tout, le gouvernement français, par l’intermédiaire de son ministre de l’Agriculture, Michel Barnier, a décidé de venir en aide aux producteurs de lapins. En 2007, ceux-ci ont reçu 1 million d’euros, attribués pour moitié à l’élevage et pour moitié aux abattoirs. (6) Dernièrement, une enveloppe de 395.000 euros a été octroyée, ceci sans compter les aides émanant des collectivités locales. (7)
L214 s’insurge contre ces mesures qui ne font que pérenniser et encourager un élevage non éthique à tous points de vue. Les élevages intensifs hors sol en vigueur dans la quasi-totalité de la filière cunicole française, outre l’utilisation d’antibiotiques, engendrent des souffrances incessantes pour les animaux, de leur naissance jusqu’à l’abattoir.