Le 18/05/2021
Le Gaulois, Maître CoQ, Marie : ce mardi 18 mai, L214 montre l'envers du décor des publicités des marques du groupe LDC afin de dévoiler les véritables pratiques du producteur. À travers des vidéos parodiques et une pétition en ligne, l’association dénonce le refus de LDC de s'engager fermement contre les pires pratiques d’élevage et d’abattage des poulets.
→ Voir la parodie Le Gaulois sur YouTube (libre de droits)
→ Télécharger la parodie Le Gaulois sur Vimeo (libre de droits)
→ Voir la parodie Maître CoQ sur YouTube (libre de droits)
→ Télécharger la parodie Maître CoQ sur Vimeo (libre de droits)
→ Voir la parodie Marie sur YouTube (libre de droits)
→ Télécharger la parodie Marie sur Vimeo (libre de droits)
→ Télécharger des photos d’un élevage de poulets fournissant LDC (libres de droits)
Afin de faire connaître la réalité des pratiques d’élevage du groupe LDC, trois vidéos parodiques seront diffusées sur Internet ainsi que sur les réseaux sociaux à partir de ce mardi 18 mai. Ces vidéos montrent l’envers du décor des publicités des marques Le Gaulois, Maître CoQ et Marie : elles révèlent le contraste entre les images et messages véhiculés par ces publicités et les conditions dans lesquelles sont véritablement détenus les poulets dans les élevages fournissant le groupe.
L214 appelle les consommateurs à signer une pétition adressée à LDC, mise en ligne sur le site dédié LDC.stopcruaute.com.
→ Voir la pétition adressée à LDC
À lui seul, le producteur spécialisé dans la volaille travaille avec 6 100 éleveurs en France et représente 40 % du marché national de la volaille, avec 300 millions d’animaux abattus et transformés chaque année.
Carrefour, Leclerc, KFC, Domino’s Pizza, La Mie Câline, Paul, Elior, Sodexo, Fleury Michon, Bonduelle : près de 90 entreprises majeures de l’agroalimentaire, tous secteurs confondus, ont déjà pris l’engagement de bannir le pire de l’élevage intensif de leurs approvisionnements en viande de poulet en France en appliquant les mesures du European Chicken Commitment.
Baisse des densités dans les élevages, races de poulets à croissance moins rapide, lumière naturelle, enrichissement du milieu de vie, abandon de l’accrochage des poulets encore conscients à l’abattoir : ces mesures soutenues par une trentaine d’associations européennes sont un strict minimum.
Mais le groupe LDC, leader de la production de poulets en France, refuse de prendre l’engagement de les appliquer pour toute sa production et toutes ses marques d’ici 2026.
→ Voir les critères du European Chicken Commitment
→ Voir la liste des entreprises engagées sur les critères du European Chicken Commitment
Pour Brigitte Gothière, cofondatrice de l’association L214 :
« Alors que de nombreuses entreprises de l’agroalimentaire se sont déjà engagées sans équivoque à éradiquer les pires pratiques d’élevage et d’abattage des poulets, LDC et ses marques font figure de mauvais élèves.
À ce jour, la souffrance des animaux n’est clairement pas un sujet prioritaire pour LDC. La démarche Nature d’Éleveurs, mise en avant par le groupe, est très insuffisante pour pallier les pires souffrances des poulets.
Nous espérons que LDC reverra rapidement sa position, et choisira, en tant que leader du secteur, de montrer l’exemple et de tirer la filière vers le haut en s’engageant fermement à exclure les pires pratiques d’élevage et d’abattage de toutes ses activités, et en garantissant une part minimale de plein air pour toutes ses marques. »
En 2018, L214 avait révélé des images d’un élevage Maître CoQ montrant les conditions de vie déplorables des poulets élevés pour la marque.
Dans la plupart des élevages intensifs du groupe LDC, les poulets sont enfermés par dizaines de milliers et entassés à plus de 20 par mètre carré, sans accès à l’extérieur, sans lumière naturelle, et sans aucun moyen d’exprimer leurs besoins comportementaux les plus élémentaires, comme se percher ou étendre leurs ailes. Dans leur litière, les excréments s’accumulent. L'ammoniac et le CO2 qui s’en dégagent sont la cause de graves problèmes de santé et de brûlures de la peau et des pattes.
Sélectionnés génétiquement pour grossir très vite, de nombreux poulets souffrent de boiteries ainsi que de problèmes cardiaques et respiratoires. À peine capables de supporter leur propre poids, certains ne peuvent plus se déplacer jusqu’aux lignes d’alimentation et finissent par mourir de faim et de soif.
Ces pratiques sont malheureusement rendues possibles par l’insuffisance de la réglementation.
→ Voir l’enquête réalisée dans un élevage de la marque Maître Coq
→ Plus d'informations sur l'élevage standard des poulets
→ Nos enquêtes en élevages intensifs de poulets
LDC dit de sa démarche Nature d’Éleveurs que « le bien-être animal y tient une place majeure ». Certes, la démarche Nature d’Éleveurs garantit la présence de lumière naturelle, de perchoirs et de blocs à picorer, mais elle ignore trois mesures primordiales de la demande portée par les associations que sont la baisse significative des densités d’élevage, l’arrêt de l’utilisation de souches d’animaux à croissance rapide, et la méthode d’abattage.
Plus précisément, les critères de Nature d’Éleveurs incluent une réduction de la densité en élevage de 10 % par rapport aux densités très élevées tolérées en France. Cette baisse fait passer le nombre d’animaux de 21 ou 22 à 19 ou 20 par mètre carré, quand l’ECC impose une densité maximale de 15 à 16 animaux par mètre carré. Une réduction ainsi largement insuffisante pour permettre une véritable diminution de la souffrance des poulets liée à la densité.
Par ailleurs, la démarche ne présente aucun critère concernant les races de poulets : elle permet donc l’utilisation des races de poulets sélectionnés génétiquement pour grossir si vite que les animaux développent de graves problèmes de santé (problèmes cardiaques, pulmonaires, boiteries...).
Enfin, cette démarche n’inclut pas de critère concernant la méthode d’abattage des poulets, plus spécifiquement concernant l’interdiction de l’accrochage des poulets par les pattes alors qu’ils sont encore conscients.
Nature d’Éleveurs ignore donc trois mesures qui pèsent considérablement sur la souffrance des animaux. Il s’agit d’une démarche au rabais derrière laquelle se cache le groupe LDC pour éviter une évolution plus profonde de ses pratiques, pourtant nécessaire.