Nouvelles images d’horreur dans un élevage intensif de cochons

Le 08/10/2020

Ce jeudi 8 octobre, les députés ont l’occasion de légiférer contre les pires pratiques d’élevage

Ce jeudi 8 octobre, L214 révèle de nouvelles images dans un élevage de cochons situé en Auvergne. Cette enquête vise à attirer l’attention des députés sur la réalité de l’élevage intensif à l’occasion de l’examen en séance publique à l’Assemblée nationale d’une proposition de loi sur la condition animale. Elle est portée par Cédric Villani et déposée dans le cadre de la niche parlementaire du groupe Écologie Démocratie Solidarité (EDS).

Les images, datées de mi-juillet 2020, ont été tournées dans un élevage intensif situé à Barrais-Bussolles dans l'Allier. L'élevage a récemment obtenu l'autorisation de la préfecture d'engraisser 6 000 cochons en simultané. Le gérant de l'élevage est également président de Cirhyo, l'une des plus grosses coopératives porcines françaises.
Les images montrent des porcelets malades, des cochons qui se mutilent les uns les autres du fait de la forte promiscuité. Certains porcelets présentent d’importants problèmes de peau (probablement une épidermite exsudative, due à un staphylocoque). Incapable de se mettre à distance pour se protéger, un cochon se fait littéralement dévorer vivant. Plusieurs bidons de 10 L d'antibiotiques de sulfadiazine et de triméthoprime se trouvent sur les étagères de l'élevage, des antibiotiques figurant sur la liste des médicaments essentiels de l'Organisation mondiale de la santé. On y trouve également des sacs de plusieurs kilogrammes d'Amoxicilline et de la Doxycycline. Malgré tout, des cadavres de porcelets remplissent les bacs d'équarrissage. Tous les cochons vivent sur un sol en caillebotis en plastique ou en béton et n'auront jamais accès à l'extérieur durant leur courte vie.
L214 porte plainte auprès du procureur de Cusset pour mauvais traitement.

Comme l’a rappelé Cédric Villani, le rapporteur de la proposition de loi du groupe EDS, en commission des affaires économiques jeudi 1er octobre : « Pourquoi les cochons seraient-ils amenés à se mutiler si ce n’était leurs conditions d’élevage ? Ce sont uniquement les conditions d'élevage dans le cadre de l'industrialisation qui ont amené les animaux à adopter des comportements tels que l'automutilation. Le cochon dans ces bâtiments n'est pas dans des conditions où il peut satisfaire ses besoins fondamentaux. »

Ce jeudi, les députés devront se prononcer : soutiennent-ils ce modèle d’élevage ?

Elevage de cochons de Barrais-Bussolles

→ La vidéo d'enquête sur YouTube (libre de droits)

→ Voir et télécharger des images brutes (libres de droits)

→ Voir et télécharger des photos (libres de droits)

→ Accéder à la plateforme de mise en relation citoyens-députés

L'examen du texte en séance publique ce jeudi 8 octobre est l’occasion pour les députés de voter et de faire adopter des mesures sur la sortie de l’élevage intensif et l’élevage en cage. Ou de se faire le relais des positions des syndicats agricoles majoritaires, hostiles à toute avancée concernant les animaux... Dans cette perspective, L214 appelle les citoyens à exprimer leurs attentes auprès de leurs députés.

→ Accéder à la plateforme de mise en relation citoyens-députés

Pour Brigitte Gothière, cofondatrice de L214 : « Ce 8 octobre, l’examen de la proposition de loi du groupe EDS à l'Assemblée nationale offre à l’ensemble des députés la possibilité d’engager la sortie de l’élevage intensif et d'impacter le sort de plus de 900 millions d’animaux élevés en bâtiments sans aucun accès à l’extérieur. Les images que nous publions aujourd’hui s’adressent aux députés : il faut qu’ils aient à l’esprit l’effroyable réalité de l’élevage intensif pour résister à la pression d’un syndicat comme la FNSEA... Qu’ils aient le courage de représenter les 88  % de Français demandant la fin de ce type d’élevage. Leurs votes, et ceux de leurs groupes politiques, seront observés avec attention à l’approche des prochaines échéances électorales. »

Contact presse

« Faire confiance aux filières »

En matière d’élevage, comme lors de la loi Alimentation, « la majorité préfère faire confiance aux filières » (LCP, 01/10/2020).

Lors des débats en commission des affaires économiques, les députés LREM ont rejeté en bloc l’article proposant une sortie progressive de l’élevage intensif. Pour se justifier, ils ont mis en avant les avancées de la filière œufs comme émanants d’une volonté de cette filière de sortir de l’élevage en cage. C’est oublier les mobilisations citoyennes et associations qui ont amené plus de 150 entreprises à renoncer aux œufs de poules en cage d’ici 2025, permettant de passer de 80 % de poules en cage en 2008 à 47 % aujourd’hui.
Preuve en est, les autres filières affichent depuis des années les mêmes chiffres effarants de 99 % de lapins en cage, 83 % des poulets et 97 % des dindes en bâtiments fermés, 95 % des cochons sur caillebotis.

→ Plus d’informations dans notre communiqué de presse du 30.09.2020

La voie législative est la seule voie sérieuse pour sortir de cette impasse. À l’occasion de l’examen du texte en séance publique, les députés de la majorité parlementaire peuvent démontrer qu’ils sont à l’écoute des citoyens ou bien sacrifier sur l’autel de la discipline une opportunité inédite de réduire la souffrance des animaux.

Les parlementaires pour qui la souffrance animale ne représente pas une urgence éthique devraient avoir à l’esprit les risques sanitaires (zoonoses, antibiorésistance) et de santé publique (facteur de risque de certaines maladies) auxquels ce modèle d’élevage nous expose, ainsi que son impact négatif aux niveaux environnemental (émissions de gaz à effet de serre, déforestation, pollution de l’eau, appauvrissement des sols, etc.) et social (précarité, endettement, santé physique et mentale des éleveurs, etc.). En sortir est un impératif.

→ Les sources, davantage d’informations sur viande.info

Être au rendez-vous de la séance publique

Ce rendez-vous parlementaire majeur doit permettre un débat sérieux et transparent sur la sortie de l’élevage intensif, dont 88 % des Français souhaitent la fin.

Des amendements ambitieux allant vers une sortie progressive de l’élevage intensif et l’élimination des pires pratiques ont été déposés par différents groupes politiques : - fin de l’élevage en cage des poules pondeuses ; - fin de l’élevage en cage des cailles pondeuses ; - moratoire et/ou fin des bâtiments d’élevage avec sol en caillebotis intégral ; - moratoire et/ou fin des bâtiments d’élevage en cage des lapins ; - moratoire et fin de l’élevage sans accès au plein air ; - fin des stalles de gestation et des cases de mise-bas pour les truies ; - fin des cases individuelles pour les veaux ; - interdiction de l’élevage de tout animal dans le but d’obtenir sa fourrure ; - interdiction de la commercialisation de fourrures ; - fin de la castration à vif et de la caudectomie des porcelets ; - fin du broyage des poussins mâles ; - limitation des transports à 8h (4h pour les oiseaux) ; - interdiction de l’abattage sans étourdissement ; - interdiction de l'étourdissement au dioxyde de carbone pour les cochons ; - interdiction de la suspension des oiseaux avant étourdissement.

→ Voir les amendements déposés sur le texte

Au milieu de ces propositions d’avancées pour les animaux, on peut noter l’amendement déposé par M. Viala, M. Quentin, Mme Blin, Mme Beauvais, M. Therry, Mme Meunier, Mme Boëlle, M. Dive, M. Le Fur et Mme Corneloup qui vise à condamner l'intrusion illégale au sein d'une exploitation agricole afin d'y apposer des caméras d'une amende de 50 000 euros. En comparaison, les cruautés sur animaux font encourir 30 000 euros d’amende à leur auteur...

Des scrutins publics indiqueront aux Français si les parlementaires ont été à la hauteur de leurs attentes. Dans la perspective des prochaines échéances électorales, les citoyens, toujours plus nombreux à être sensibles au sort réservé aux animaux, seront particulièrement attentifs aux différents votes des groupes politiques et des députés.

Le débat public se poursuivra inévitablement lors des prochains mois, tant au Parlement qu’à l’approche des prochaines échéances électorales - régionales, départementales, présidentielle -  au cours desquelles la demande sociétale pour une prise en compte de la souffrance animale restera vive.

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