Le 29/09/2020
Le gouvernement, par la voix de la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, a enfin annoncé plusieurs mesures en faveur des animaux sauvages en captivité. Parmi elles, l’interdiction des élevages d’animaux pour leur fourrure.
Barbara Pompili a justifié ces mesures sur l’incompatibilité des animaux sauvages dans les cirques itinérants, dans les delphinariums et dans les élevages en s’appuyant sur les études scientifiques et les évolutions sociétales. Elle appelle à « ouvrir une nouvelle ère dans notre rapport à ces animaux ».
Cette interdiction porte sur une poignée d’élevages encore en activité en France et répond à l’attente de 8 Français sur 10 favorables à cette interdiction. La France comble ainsi un retard important vis-à-vis d’autres pays européens pourtant grands producteurs comme l'Autriche, les Pays-Bas, la Norvège, la Belgique, le Luxembourg, la Slovénie, la Croatie, la République tchèque, la Slovaquie, le Royaume-Uni et la Serbie. L'Irlande, la Bulgarie, l’Ukraine, la Pologne, l’Estonie et la Lituanie sont également en train de légiférer sur le sujet. Tous ces pays ont ou avaient des productions bien plus importantes qu’en France où il ne resterait aujourd’hui que 4 élevages.
→ En savoir plus sur les interdictions en Europe
En avril 2019, François de Rugy, alors ministre de la transition écologique, avait initié des groupes de travail sur la faune captive. Rassemblant 18 organisations ainsi que des acteurs socio-professionnels, des vétérinaires, des représentants de l’Association des maires de France et des parlementaires, quatre groupes de travail ont été mis en place, concernant les cirques avec animaux sauvages, les parcs zoologiques, les delphinariums et les élevages de visons.
L214 a participé au groupe de travail sur les élevages de visons aux côtés de la Fondation Brigitte Bardot et de l’association One Voice. Mettant en avant les conditions de vie effroyables pour ces animaux semi-aquatiques, les organisations ont défendu une sortie rapide de cette production avec accompagnement des professionnels. Après plusieurs mois de discussions et la conclusion des travaux en juillet 2019, des mesures avaient été promises par Elisabeth Borne pour l’automne 2019. L’interdiction de l’élevage des animaux pour la fourrure figure parmi les mesures portées par le « Référendum pour les animaux ».
Elles sont enfin annoncées par Barbara Pompili, à la veille des discussions sur la proposition de loi du groupe Ecologie Démocratie Solidarité (EDS) autour de mesures relatives à la sortie de l’élevage intensif et de l’élevage en cage, ainsi qu’à l’interdiction des pires pratiques de chasse. Cette proposition concerne également l’interdiction de l'élevage d'animaux pour leur fourrure et de la présence des animaux sauvages dans les cirques et les delphinariums.
Lors de cette conférence de presse, Barbara Pompili justifie cette nouvelle interdiction en soulignant que « cet objectif que nous donnons à notre pays est juste pour la dignité de notre société et juste pour inventer d’autres modèles de coexistence avec les animaux, compatibles avec ce qu’attendent les citoyens ». Le gouvernement et les députés de la majorité soutiendront-ils la proposition de loi du groupe EDS qui va justement dans ce sens ?
La « transformation progressive de ces secteurs » doit aussi être mise en œuvre pour le secteur agricole et nous engager vers la fin de l’élevage intensif qui, en plus de répondre à un impératif éthique, répond également aux urgences climatiques et sanitaires.
→ Impacts de l’élevage intensif sur viande.info
Pour Brigitte Gothière, porte-parole de L214 : « Partie prenante du groupe de travail lancé au printemps 2019, L214 ne peut que se réjouir d’une telle avancée, attendue par les citoyens et répondant à la demande portée par les associations.
Elle ne doit pas masquer les avancées nécessaires et attendues sur l’élevage intensif qui concerne quant à lui plus d’un milliard d’animaux.
Dès demain, nous diffuserons de nouvelles images d’enquête pour que les députés aient la réalité de l’élevage intensif à l’esprit lors des discussions et votes de la proposition de loi du groupe Ecologie Démocratie Solidarité (EDS) qui auront lieu les 1er et 8 octobre. »
→ Notre enquête de 2018 dans un élevage de visons (images libres de droits)
→ Notre dossier sur les élevages de visons (enquête L214 2018)
→ Images brutes (libres de droits) d’un élevage de visons (enquête L214 2018)