Le 29/05/2020
Du 25 mai au 2 juin, L214 mène à Avignon et dans les communes avoisinantes une campagne intitulée « Le poulet, on peut s’en passer » pour informer et sensibiliser le public, à l’échelle d’une grande ville, sur les conditions d’élevage intensif des poulets.
Sur les axes routiers et les abribus, une centaine d’affiches grand format révèlent à des milliers de passants l’enfer que vivent ces oiseaux dans les élevages intensifs avant de finir dans nos assiettes.
La campagne est également visible dans le journal Vaucluse Matin et sur l’application mobile de ce dernier.
Jusqu’au 5 juin, les auditeurs des radios NRJ et Chérie FM de la région ont aussi l’opportunité d’entendre un spot radio, leur proposant d’ouvrir les yeux sur les élevages intensifs de poulets et de changer leur mode de consommation.
Aujourd’hui, 66 % des Français se disent prêts à remplacer une partie de leur consommation de viande de poulets par des alternatives végétales (sondage IFOP – juin 2018,). Avec cette campagne, les consommateurs ont la possibilité de découvrir les alternatives à la viande de poulets sur le site Internet « Le poulet, on peut s’en passer ».
→ Découvrir le site « Le poulet, on peut s’en passer »
Pour Sébastien Arsac, cofondateur de l’association L214 : « Cette campagne de sensibilisation vise à montrer la triste réalité de l’élevage intensif des poulets, qui concerne plus de 8 poulets sur 10. Nous, consommateurs, nous pouvons faire la différence en refusant d’acheter des produits issus de la souffrance animale. L’élevage intensif des poulets de chair pèse également sur la santé humaine, l’environnement et le partage des ressources. Par ailleurs, il est désastreux en termes de conditions de travail et de revenus pour les éleveurs, ramasseurs de volailles et ouvriers d’abattoir. Il y a urgence à végétaliser notre alimentation. La crise sanitaire brutale que nous traversons nous rendra-t-elle plus attentifs aux conséquences de nos choix de consommation ? Le pouvoir est entre nos mains. »
Quand ? Du 25 mai au 2 juin
Où ? Dans les rues d’Avignon, Orange, Roquemaure, Bédarrides
Avec près de 800 millions d’oiseaux tués tous les ans en France, les poulets sont les premières victimes de notre système de production alimentaire. Sur 10 animaux terrestres tués pour notre alimentation, 7 sont des poulets.
En France, 83 % des poulets sont élevés de manière intensive, dans des conditions effroyables.
En élevage standard, les poulets sont sélectionnés génétiquement, nourris et confinés en bâtiment pour grossir le plus rapidement possible. Ils atteignent aujourd’hui leur « poids d’abattage » en 35 jours, soit 4 fois plus rapidement qu’en 1950 !
Entassés en moyenne à plus de 22 par m2, ils ne sortiront que pour partir à l’abattoir.
Tout au long de leur courte vie, les poulets grandissent sur la même litière sur laquelle la poussière et les excréments s’accumulent. L'ammoniac et le CO2 qui s’en dégagent sont la cause de graves problèmes de santé.
Du fait de leurs conditions de vie difficiles mais aussi de la sélection génétique, les animaux souffrent de diverses maladies et de nombreux préjudices physiques : brûlures de la peau, blessures, problèmes respiratoires, fragilités osseuses, difficultés à se mouvoir. Beaucoup, fortement boiteux, peinent à se tenir sur leurs pattes, et ne peuvent parfois même plus atteindre les mangeoires et les abreuvoirs. Il en est de même pour les plus faibles : ne grandissant pas aussi rapidement que leurs congénères, ils meurent de faim et de soif.
→ Lire notre dossier sur l’élevage de masse des poulets de chair
Pourtant, 91 % des Français sont défavorables à l’élevage intensif de poulets, d’après un sondage réalisé en juin 2018 à la demande de L214.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 60 % des maladies infectieuses humaines sont d’origine animale, et représentent chaque année 2,5 milliards de cas dans le monde. Ces dernières années, la tendance semble s'être accrue : 75 % des maladies animales émergentes peuvent contaminer les humains.
La crise sanitaire que nous traversons tous actuellement nous interroge sur nos rapports avec les animaux. Si la majorité des zoonoses (maladies qui se transmettent entre humains et autres animaux) trouvent leur origine chez les animaux sauvages, virus, bactéries et autres agents pathogènes émergent ou se développent aussi dans les élevages. Virus H1N1 (grippe porcine), virus H5N1 ou H7N9 (grippes aviaires) sont des acronymes qui peuvent nous faire oublier leur origine.
Selon Jean-Baptiste Fressoz, historien et chercheur au CNRS, ces nomenclatures « politiquement correctes », définies par l'OMS sous la pression des lobbies, visent à effacer le lien entre ces nouvelles souches virales et l'élevage industriel pour protéger les intérêts économiques de ce secteur.
L’élevage intensif, véritable chaudron à pathogènes, nous expose à des risques sanitaires. Franck Courchamp, directeur de recherche au CNRS, n’hésite pas à l'affirmer : « Confiner un maximum d’animaux de fermes génétiquement semblables dans un minimum d’espace, qui plus est à proximité d’espèces sauvages porteuses de virus, fournit un cadre idéal aux pathogènes pour infecter d’autres espèces. Quand un virus s’introduit dans une installation de ce type, c’est buffet gratuit pour lui. Plus rien ne l’arrête. »
Une raison de plus pour remettre en question notre consommation effrénée de produits d'origine animale qui nous expose à d’importants dangers sanitaires.
La demande sociétale est forte : 88 % des Français sont opposés à ces élevages qui enferment les animaux et ont des conséquences effroyables pour eux, l'environnement, le climat, la santé, les ressources en terres et en eau, sans oublier les conditions difficiles de travail des éleveurs, et des ouvriers d'abattoirs.
Chaque citoyen a la possibilité de signer l’Appel contre l’élevage intensif, qui dénonce un système délétère et demande notamment aux élus et au gouvernement un moratoire immédiat sur l’élevage intensif avec l’interdiction de nouvelles constructions destinées à élever des animaux sans accès au plein air, un plan concret de sortie de l’élevage intensif et une végétalisation d’ampleur de l’alimentation en restauration collective publique ou privée.
Cet Appel a déjà été signé par plus de 170 000 citoyens, dont plus de 230 personnalités et ONG.
→ Découvrir l’Appel contre l’élevage intensif
→ Découvrir les personnalités signataires