32 parlementaires interpellent le gouvernement sur les conditions d’élevage des poulets

Le gouvernement reste sourd

Suite à plusieurs enquêtes diffusées par L214, 32 députés et sénateurs de tous bords politiques ont interrogé M. Didier Guillaume, ministre de l'Agriculture, sur ses intentions quant à l'amélioration des conditions d'élevage des poulets.

En effet, 800 millions de poulets sont abattus pour leur chair chaque année en France, et plus de 80 % d’entre eux sont élevés de manière intensive, enfermés toute leur vie en bâtiment, sans accès à l’extérieur.

Voir la dernière enquête de L214

Lire notre dossier sur l’élevage de masse des poulets de chair

La députée du Nord Mme Jennifer De Temmerman, membre de la majorité, propose d’interdire l'installation de tout nouveau bâtiment (ou le réaménagement des bâtiments déjà existants) pour les élevages de poulets dépassant un certain nombre d’animaux, que le ministère de l’Agriculture pourrait fixer.

D’autres parlementaires* de tous horizons politiques, parmi lesquels M. Éric Coquerel (député de la Seine-Saint-Denis, FI), M. Arnaud Bazin (sénateur du Val-d’Oise, LR), M. André Vallini (sénateur de l’Isère, PS), M. Pierre-Yves Bournazel (député de Paris, Agir) et M. Olivier Cadic (sénateur des Français établis hors de France, UDI), ont proposé plusieurs mesures visant à améliorer les conditions d’élevage des poulets de chair : baisse des densités, fin de l’utilisation des souches à croissance rapide, accès au plein air, ou encore recours à des méthodes d’abattage moins douloureuses .

Voir la question écrite de la députée Jennifer De Temmerman

Voir les questions écrites des 31 autres parlementaires

Mais, sans surprise, dans sa réponse, le ministère de l’Agriculture n’envisage aucune mesure contraignante visant à réduire les souffrances infligées à plusieurs centaines de millions de poulets chaque année en France.

Le ministère estime par exemple qu’une baisse des densités est peu réaliste et ne garantirait pas « un niveau plus élevé de bien-être animal ». Aujourd’hui, par le biais d’un système de dérogation laxiste, la plupart des élevages standards en France atteignent 42 kg/m2, alors que la réglementation européenne fixe une densité maximale de 33 kg/m2 et qu’une étude publiée par le comité scientifique de la Commission européenne affirme qu’une densité supérieure à 30 kg/m2 expose les animaux à de graves problèmes de bien-être et de santé. Une situation dont le ministère de l’Agriculture semble se contenter, tandis qu’en Europe, d’autres pays, tels que l’Autriche, l’Allemagne, le Royaume-Uni ou encore la Suède, ont fait le choix de ne pas autoriser la pratique de densités aussi élevées.

Voir la réponse du ministère de l'Agriculture

Pourtant, un sondage Ifop (juin 2018) indique qu’une large majorité de Français est opposée aux pratiques d’élevage et d’abattage standards des poulets de chair.
Plus de
9 Français sur 10 affirment ainsi être opposés à l’élevage intensif et à l’enfermement à vie des poulets de chair en bâtiment.

Lire le sondage complet

De nombreuses entreprises s’engagent

Alors que le Gouvernement français reste inactif, de nombreuses entreprises de renom, telles que le groupe Accor, Louvre Hotels, Sodexo ou encore Monoprix, se sont récemment engagées à s’approvisionner d’ici 2026 auprès d’élevages et d’abattoirs répondant aux critères du European Chicken Commitment. Les chaînes de boulangerie Le Pain Quotidien et Poulaillon viennent également tout juste de rejoindre ce mouvement.

Baisse des densités dans les élevages, croissance moins rapide des poulets, lumière naturelle, « enrichissement » des bâtiments et abattage par atmosphère contrôlée : ces critères, soutenus par une trentaine d’associations de défense des animaux en Europe dont L214, visent à faire disparaître les pires pratiques d’élevage et d’abattage des poulets.

De nombreuses entreprises avaient déjà pris un engagement similaire. C’est notamment le cas d’Elior, Danone, Panzani, Thiriet, Courtepaille, Columbus Café & co, mais aussi de Nestlé, Unilever, Compass, Marks & Spencer ou encore Pret A Manger.

Pour Brigitte Gothière, porte-parole de L214 :
« Alors que le gouvernement reste inactif, le reste de la société se mobilise pour éradiquer les pires pratiques d’élevage et d’abattage des poulets de chair. L’opinion publique rejette massivement leur élevage intensif, les entreprises prennent des engagements, et des parlementaires tirent la sonnette d’alarme. Il est grand temps que le gouvernement prenne des mesures concrètes. »

Contacts presse

Enquêtes dans l’enfer des élevages standard de poulets de chair

L'enquête révélée à la fin du mois de mai dernier par L214 montre le quotidien des poulets de la marque DUC, producteur européen de volailles. Élevés en claustration et dans la promiscuité, ramassés à la « moissonneuse » et brutalement entassés dans des caisses de transport avant le départ pour l’abattoir, les poulets vivent un enfer dans ce type d’élevages dits « standards » .

Voir la vidéo d'enquête

L'an dernier, L214 dénonçait déjà en images ces conditions d’élevage standard des poulets de chair. En juin 2018, L214 avait rendu publique une vidéo provenant d'un élevage de poulets approvisionnant la marque Maître Coq. Les images, montrant les conditions de vie effroyables de ces animaux, ont été relayées par la plupart des grands médias nationaux. Elles témoignent de la nécessité pour les entreprises de l'agroalimentaire de s'engager à éradiquer ces conditions d'élevage.

Voir les images de l’enquête Maître Coq

En savoir plus sur l’élevage et l’abattage des poulets de chair

* Ces questions écrites ont été posées entre le 4 juin et le 11 juillet 2019, par les députés :

Christophe Arend (député de la Moselle, LREM)

Arnaud Bazin (sénateur du Val-d’Oise, LR)

Arnaud de Belenet (sénateur de la Seine-et-Marne, LREM)

Ugo Bernalicis (député du Nord, FI)

Pierre-Yves Bournazel (député de Paris, Agir)

Olivier Cadic (sénateur des Français établis hors de France, UDI)

Luc Carvounas ( député du Val-de-Marne, PS)

Éric Coquerel (député de la Seine-Saint-Denis, FI)

Michel Dagbert (sénateur du Pas-de-Calais, PS)

Yves Daudigny (sénateur de l’Aisne, PS)

Béatrice Descamps (députée du Nord, UDI)

Alain Dufaut (sénateur du Vaucluse, LR)

Éric Gold, (sénateur du Puy-de-Dôme, MRSL)

Joël Guerriau (sénateur de la Loire-Atlantique, UDI)

Bernard Jomier (sénateur de Paris, DVG)

Régis Juanico (député de la Loire, Génération-s)

Claudine Kauffmann (sénatrice du Var, DVD)

Patricia Lemoine (députée de la Seine-et-Marne, Agir)

Jacques Marilossian (député des Hauts-de-Seine, LREM)

Jean-Michel Mis (député de la Loire, LREM)

Cécile Muschotti (députée du Var, LREM)

Sylviane Noël (sénatrice de la Haute-Savoie, LR)

Cyril Pellevat (sénateur de la Haute-Savoie, LR)

Isabelle Raimond-Pavero (sénatrice d’Indre-et-Loire, LR)

Sabine Rubin (députée de la Seine-Saint-Denis, FI)

Patricia Schillinger (sénatrice du Haut-Rhin, LREM)

Simon Sutour (sénateur du Gard, PS)

Stéphane Testé (député de la Seine-Saint-Denis, LREM)

André Vallini (sénateur de l’Isère, PS)

Jean-Luc Warsmann (député des Ardennes, LREM)

Michel Zumkeller (député du Territoire de Belfort, UDI)






























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